Ma Gaby
Tu aurais 98 ans aujourd'hui.
7 ans que tu es partie .
Mais j'ai une boîte à souvenirs, qui déborde de plein de petits bonheurs.
Tous les 15 jours, le Dimanche, on venait en famille, manger avec toi, et on restait jusqu'au soir.
Pendant les grandes vacances, on passait au moins une semaine chez toi.
Je jouais à la dinette sur le trottoir ou à l'ombre du saule pleureur.
Je traçais des marelles et y jouais pendant des heures.
Le soir, on faisait une partie de petits chevaux ou de loto.
Quand il faisait beau, tu jouais à la pétanque, pour nous faire plaisir.
Tu nous emmenais au parc de loisirs; on faisait de la balançoire, sautait de rochers en rochers.
On s'amusait à se marier - j'en ai épousé des gars du village, que je ne connaissais même pas ... ! -
On se promenait dans la campagne, on allait se balader au Château de Marigny.
Je te regardais tricoter tes petits carrés au point mousse, pour envoyer des couvertures "aux p'tits pauvres"
Je t'observais quand tu cousais, installée à ta vieille machine à pédale - Mon goût pour la couture vient peut-être de là ? -
Tu nous racontais des histoires drôles ... tu étais drôle.
Un jour, tu es venue habiter "en ville", tout près de nous.
En sortant du lycée, j'allais te voir avec mes copines. Tu disais toujours :"Ah, ça me fait plaisir de voir des p'tites jeunes ..."
Quand l'une de tes petites filles venait te rendre visite, tu étais toujours heureuse :" Ah mes petites filles, c'est quelque chose ...; je les aime aussi mes petits gars, mais quand même ... mes petites filles, ce n'est pas pareil; elles ne m'oublient jamais".
Je t'emmenais parfois dans les magasins, je t'ai emmenée voir le TGV ... quel que soit l'endroit, tu étais toujours partante.
Un jour, tu n'as pas vraiment eu le choix, il a fallu que tu ailles en maison de retraite, une souffrance pour toi, tu perdais ta liberté...
Quelques petites années là-bas, mais ce fut dur pour toi.
Quand nous avons acheté notre maison, avec Marc -tu l'appelais Lionel- devant l'ampleur du travail à l'intérieur comme à l'extérieur, tu es venue nous aider, malgré ton grand âge, à arracher des mauvaises herbes."Tu sais ma p'tite fille, si j'étais plus en forme, je vous aiderais; moi, j'aime ça ramasser les mauvaises herbes". Tu étais tellement mignonne et là, tu revivais. Etre dehors, c'était ça le bonheur pour toi.
Une des rares photos que j'ai de toi, mais je l'adore.
Et puis, tu es allée de plus en plus mal, tu étais de plus en plus fatiguée ...
Adélaïde est née le 22 Février 2003. Tu as su que tu avais une arrière petite-fille. "Tiens, elle s'appelle comme la petite fille du château". Son deuxième prénom ? On lui a donné le tien.
Le 27 Février, je suis sortie de la maternité; je devais te présenter Adélaïde le lendemain matin...
Très tôt, un appel de maman : jamais je ne pourrais te la présenter. Tu t'étais éteinte dans la nuit...
On dit souvent, qu'une naissance est souvent suivie d'un départ. Ainsi va le cycle de la vie...
Adélaïde sait quelle grand-mère tu as été pour nous, ma Gaby.
Et grâce à Gabriel, tu es avec nous, tous les jours.